Je ne sais plus où donner de la tête ou plutôt des oreilles ! Avec le printemps, une ribambelle de nouveautés musicales alléchantes a débarqué. Le choix pour composer ce programme est si difficile que les morceaux recalés ont été mis en attente pour juillet et il en restera sans doute pour août. Pour me sortir de ces dilemmes, j’ai fini par suivre une règle simple : « premier arrivé, premier servi ».

Alors voici Fiona Apple et son dernier EP, R.E.M. qui sort un remix de son vieux tube Radio Free Europe et Black Country, New Road, jeune groupe anglais de 6 multi-instrumentistes dont les trois voix féminines et la variété des orchestrations me charment absolument. Il y a aussi Mother Mother, groupe canadien conduit par un frère et une sœur, et la jeune américano-brésilienne Indigo De Souza au talent éclectique, qui est en couverture de cette lettre. On terminera la séquence avec le nouvel album du groupe génial et festif s’il en est, Lamomali, composé, vous le savez, de -M-, Fatoumata Diawara et Toumani Diabaté.

Je m’intéresse de plus en plus à la musique électro. Ce mois-ci je vous propose Djrum et POiSON GiRL FRiEND – notez la stylisation – dont les productions ont su me séduire. Je suis aussi séduit quand il n’y a plus de genre du tout ; ainsi avec le groupe Dirty Projectors accompagné de l’orchestre de chambre s t a r g a z e – notez la stylisation.

Plusieurs séries TV intéressantes à regarder et à écouter ce mois-ci. Il y a évidemment Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs. L’esprit original développé par Goscinny et Uderzo est bien présent et les animations du studio toulousain TAT sont de toute beauté. Alain Chabat s’est amusé à parsemer les épisodes de superbes chansons qui n’ont rien à voir avec les Gaulois. Je vous laisse chercher dans le programme l’extrait de la BO que j’ai choisi – de mémoire 1er épisode, première apparition d’Aplusbégalix. Enfin, je rends à César ce qui est à César 😉 : nous avons regardé les génériques des 3 premiers épisodes (plus de 10 minutes à chaque fois) dans l’espoir d’y trouver des scènes animées supplémentaires. Rien… Nous avons donc abandonné… Merci à ceux qui ont été plus tenaces et entêtés que moi : il fallait attendre le générique du dernier épisode pour découvrir la petite séquence tant espérée !

On aime bien la série The White Lotus. La Saison 2 se déroule dans un hôtel de luxe en Sicile et la bande-son vaut vraiment le détour. Il y a non seulement de la musique contemporaine « a-genrée », si je peux me permettre l’expression, jouée par Zoë Keating avec son violoncelle et ses effets électroniques, mais aussi une dizaine d’extraits de chansons italiennes des années 60. J’ai bien aimé les chansons de Fabrizio De André. II fut surnommé en son temps « le Brassens italien ». Vous comprendrez pourquoi en l’écoutant.

Enfin, il y a la saison 2 de The Last Of Us tirée du jeu vidéo éponyme. C’est la première fois que lors des scènes d’action, j’ai l’impression de me retrouver dans un jeu vidéo, inquiet de trouver la bonne porte ou haletant à vouloir échapper aux monstres qui me poursuivent. Cela fait un certain temps que je n’ai pas pris une manette de jeu dans les mains mais des brumes de ma mémoire, sont ressortis Doom, Diablo et Call of Duty. Je retiens une scène dans laquelle Ellie, l’héroïne, joue de la guitare pour son amie en reprenant le tube Take On Me. Je vous propose ci-dessous la cinématique extraite du jeu et vous laisse la comparer avec l’adaptation télé. La capture d’écran ci-dessus vous permet d’entrevoir l’application mise en œuvre par l’équipe de HBO pour rester fidèle au jeu.

Le programme comprend aussi un extrait, qu’on m’a suggéré, de l’opéra Il Giustino de Vivaldi chanté par l’excellent Jakub Józef Orliński. Vous ne connaissez que lui : Il a chanté des airs de Händel tout en dansant le hip hop, sous une pluie battante, pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.

Il existe des disques merveilleux. Ceux qui vous happent à la première note et qui ne vous lâchent plus. Dynasty de Stan Getz est de ceux-là. Un peu d’histoire. 1970. Stan Getz séjourne à Paris pour assister au tournoi de Roland Garros (c’est l’époque). Le soir, il va écouter du jazz dans les clubs et il découvre le trio Eddy Louiss - René Thomas - Bernard Lubat. Il en tombe littéralement amoureux et leur propose de l’accompagner dans sa future tournée européenne. S’en suivra l’enregistrement au Ronnie Scott’s de Londres (enregistré et produit par George Martin, oui, celui des Beatles). C’est un disque magique où le sax bienveillant de Stan dialogue avec le son chaud de l’orgue d’Eddy et la guitare céleste de René, le tout sous le drive impétueux de Bernard. Cette année, Emmanuel Bex a souhaité rendre hommage à Eddy Louiss et à ce disque. C’est franchement réussi et je vous laisse écouter Dum Dum version 2025 dans le programme et dans la vidéo captée par l’ORTF en 1971.

Miscellanées

Classer et ranger ses disques ou ses livres est un exercice difficile – comment les classer ? – et, tel le rocher de Sisyphe, toujours recommencé – on n'est jamais complètement satisfait. (...)

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Bonne écoute

Philippe