Je me suis fait plaisir ce mois-ci et j’espère que cela vous plaira aussi. Ça commence avec un disque sorti il y a cinquante ans au moment où je me suis mis à écouter de la musique. Patti Smith et l'ouverture révolutionnaire de son premier album, Horses : Gloria. Il ressort en version « Deluxe » avec des inédits. Quand le morceau a joué sur mes enceintes, ce fut un réel bonheur qui, en plus, me conduisit à me souvenir de mes années de collège.

Ce n’est pas le seul chef d’œuvre à être sorti en 1975. On eut droit aussi à Physical Graffiti, Wish You Were Here et The Lamb Lies down on Broadway ! Bien sûr, je n’ai pas tout découvert cette année-là. La diffusion de la musique, en cette lointaine époque, se faisait plus lentement qu’aujourd’hui mais ces albums ont fini par intégrer ma discothèque et ont été moult fois mis sur la platine ; au point que les paroles me sont revenues immédiatement à l’esprit quand je les ai réécoutés ces derniers temps. On n’oubliera pas non plus de mentionner la qualité graphique des pochettes de ces disques. Comme un Gloria en appelle un autre, j’ai aussi programmé la version des Doors, souvent jouée en concert mais jamais enregistrée en studio.

Au programme aussi, une réédition d’un album inédit à ce jour en numérique dont la pochette avait retenu mon attention à l’époque où je passais des heures dans les rayons de la FNAC Montparnasse avant de choisir LE disque que j’allais acheter. Il s’agit du Buckingham Nicks de 1973. Après avoir écouté cet album, Mick Fleetwood contacta le duo pour former la deuxième mouture de Fleetwood Mac et atteindre le succès mondial que l’on connaît. C’est la première fois que j’entendais ces chansons et l’impression qui en est ressortie c’est que Rumours et autres Tusk n’auraient jamais vu le jour sans l’arrivée du duo.

De son côté, Julian Lennon publie des bandes inédites d’enregistrements de concerts de son père au temps du Plastic Ono Band. John y joue, entre autres, une superbe version dépouillée d’Imagine.

Deux titres entendus coup sur coup m’ont fait sourire ; les difficultés qu’on rencontre avec la technologie font leur entrée dans la chanson. Il s’agit de Jesca Hoop :

Et du groupe Geckøs dont le chanteur nous invite à parler et à écouter avec son cœur en suivant ce précepte :

Un petit paragraphe pour mettre en avant la variété appréciable des titres que vous me recommandez. Ce mois-ci, Robert Wyatt dans un enregistrement de 1997 au parler-chanter anticipateur, me semble-t-il, de ce qui se pratique de nos jours, un disque de Jean My Truong, batteur de jazz fusion qui a joué avec Didier Lockwood et d’autres pointures et enfin un groupe strasbourgeois, Last Train, dont l’ambiance rock new wave m’a bien plu.

Au programme une perle sulfureuse mise en avant dans le dernier opus du duo Birds on a Wire (Rosemary Standley et Dom La Nena) paru le mois dernier : Ando como hormiguita (Je me déplace comme une fourmi). Ici c’est la version originale de 2 minutes ; j’ai mis le texte en image, il ne vous reste qu’à le traduire…

Living Being IV (Time Reflections) est le disque qui m’a le plus emballé dernièrement. Je l’ai fait tourner au moins une dizaine de fois. Je suis un inconditionnel des musiciens de jazz Émile Parisien et Vincent Peirani. Ils sortent des disques en duos et aussi sous leur seul nom. N’empêche que, la plupart du temps, ils sont ensemble devant le micro. Dans cet album, Vincent fait preuve d’une grande inventivité dans les compositions tout en laissant aux musiciens toute latitude pour s’exprimer. Du grand art.

En guise de coda, un extrait de la musique du film Out of Africa écrite par John Barry pour dire adieu à Robert Redford. Pendant notre safari dans le parc du Serengeti, je me suis pris quelques jours pour Denys/Redford sous la tente lodge, écoutant les bruits des animaux avec un verre de Chardonnay du Cap aux côtés de ma Karen...

Miscellanées

Vu au cinéma le film d’animation Le Secret des Mésanges d’Antoine Lanciaux. Une charmante histoire où une jeune héroïne, Lucie, part à la recherche de ses racines. La technique d’animation utilisée, le papier découpé, est originale : chaque personnage ou élément de décor est découpé et déplacé pour chaque image pour créer le mouvement. Il y a aussi différentes tailles pour chaque personnage pour les différents plans. Avec la mise en couleur pastel, cela donne une impression de livre pour enfants d’autrefois et aide à s’immerger dans l’histoire. Les studios sont situés à Valence et on peut reconnaître en décor les collines drômoises !

Dans une scène où un jeune homme apporte son aide à Lucie en la conduisant dans son tracteur, la musique entendue est soudainement punk ! On entend alors le groupe Bad Chickens originaire de Valence avec le titre Coffee Breath - sur bandcamp.

N’hésitez-pas à aller le voir.

La playlist du mois est sur Audio Station, Qobuz, Deezer et Spotify. Il suffit de cliquer sur les icônes :

Pour plus de musique, toutes les archives sont disponibles sur le site lavande47.fr.

Bonne écoute

Philippe