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"Something is happening here but you don't know what it is. Do you, Mr. Jones?" (Bob Dylan)

Retour 2024
Coccolite
La playlist de février 2024
L'année démarre sur les chapeaux de roues. En ouverture, Coccolite, trio français de jazz, dont le nouvel album m’a tellement plu que j’ai programmé deux titres. Si vous appréciez, n’hésitez pas à écouter le disque en entier. Il est rempli de trouvailles musicales et les musiciens sont au top. Pour ne rien gâter, la pochette disque me fait penser à un dessin de Moebius. Dans le même esprit, on écoutera aussi le groupe américain Sunscape.

On enchaîne avec Sprints, groupe irlandais mené par une chanteuse à la voix rageuse, dont les textes méritent l’attention.


Une playlist qui déménage donc avec des réminiscences de King Crimson (Plantoid), Sparks (The Last Dinner Party), Seu Jorge qui reprend Bowie en brésilien et Boygenius (toujours en mode CSN&Y) dans la reprise d’une chanson écossaise du XVIIIe restée populaire en Irlande pour rendre un hommage à Sinéad O’Connor récemment disparue. Le titre Parting Glass est assez explicite : on lève son verre à celui qui part.
“Come fill to me the parting glass
Good night and joy be with you all.”

Alain Chamayou vient de sortir un disque sur Erik Satie. J’ai programmé une de ses Gnossiennes qui me semble moins connue que la no 1. Tout le disque est splendide : non seulement les pièces d’Erik Satie mais aussi celles de John Cage que le pianiste a eu l’originalité de coupler sur un même opus.


Des retrouvailles avec Luna Parker, Weezer et Jean-Luc Ponty qui n’ont pas pris une ride : vous ne connaissez peut-être pas les titres ni les groupes mais je suis certain que vous les avez déjà entendus.

Blonde Redhead est un trio de New York formé en 1993, composé de deux frères et d’une chanteuse d’origine japonaise. Ils ont commencé avec de la musique bruitiste à la Sonic Youth puis ont sorti en 2004 un disque plus calme et passionnant dont est issu le morceau de ce programme.

Un disque de Neil Young. Encore un ! Me direz-vous. En dépit d'une impression de surdose, je ne peux m’empêcher d’écouter chacun d’eux. Et cette fois-ci, je me suis laissé entraîner et l’ai écouté d’une seule traite. Il est uniquement composé de reprises de titres déjà enregistrés que Neil Young a eu la bonne idée d’enchaîner les uns aux autres comme une histoire ininterrompue (ce qui explique la fin abrupte du morceau choisi). Belle histoire, ma fois.


Ambrose Akinmusire poursuit son parcours à nul autre pareil. Cette fois, sa trompette joue avec une guitare (Bill Frisell !) et une batterie. Trio inhabituel sinon inouï à ce jour. La musique y est envoûtante. Au rayon sax ténor, Nicole Glover a un souffle puissant qui rappelle celui de Sonny Rollins.

Enji est une chanteuse mongole vivant en Allemagne. On pense ici à Youn Sun Nah, Coréenne venue en France. On est très loin du chant diphonique proposé le mois précédent. A propos de Youn Sun Nah, j’écris ce texte en découvrant son nouvel album tout juste sorti dont on reparlera. Comme on reparlera des nouveaux disques d’Abdullah Ibrahim, The Smile et Sarah Jarosz.
This is the End
Polar Park
Inconditionnel des Doors depuis toujours, j’ai commencé, il y a 25 ans, à rassembler les enregistrements légaux ou pas de leurs concerts. Il existait un réseau d’échanges par courrier postal et internet des fichiers. Certains concerts se vendaient assez cher tandis que d’autres étaient jalousement gardés par leurs propriétaires ou faisaient l’objet des plus folles rumeurs. On scrutait donc sur les forums spécialisés l’arrivée ("leakage" en anglais) de nouvelles bandes. Peu à peu, les pirates dont la qualité sonore était correcte ont été remplacés par des CDs officiels avec des rendus mieux masterisés même s’il s’agissait des mêmes bandes d’origine. Ainsi, le concert du 21 août 1970 à Bakersfield, Californie, fut le dernier à « fuiter » sur les réseaux. Mais il manquait le dernier morceau joué : le mythique The End. 15 ans plus tard, le concert complet est sorti (et officiellement !). j’ai enfin pu écouter cette version.

Pourquoi cet engouement ? L’intérêt de ces concerts réside dans le fait que les Doors improvisaient pendant leurs concerts déviant des versions sur disques ou jouant des chansons jamais enregistrées — dans Bakersfield 70, une reprise de Afro Blue standard jazz de Mongo Santamaria. En particulier, entre deux morceaux ou au cours de leurs morceaux longs, Jim Morrison récitait souvent des poèmes ou des textes différents d'une fois sur l'autre. Cette version de 17 minutes, jouée lentement, est dédiée à Bob and Brendee, leurs comptables qui viennent de se marier. Le passage œdipien n’est pas chanté et est remplacé par un poème Across the sea. Endlessly. Jim est alors sous le coup de poursuites judiciaires et prend garde à ne pas alourdir son dossier. Comme pour compenser, ils enchaînent avec un chaos musical incroyable incluant des clashes (saturation ?) d’ampli assourdissants.

PS : La photo ci-dessus est extraite d'un film muet de 5 minutes en 16mm tourné pendant le concert.
La playlist est sur Audio Station, Qobuz et Spotify. Il suffit de cliquer sur les icônes :

DS Audio
Qobuz
Spotify

Bonne écoute
Philippe



(Les morceaux manquants sont marqués ci-dessous : * pour Qobuz et ° pour Spotify)

Coccolite - Extrasystole - Et pour finir (3:06)
Sprints - Letter to Self - Adore Adore Adore (2:37)
The Last Dinner Party - Sinner - Sinner (2:56)
The Joy - Hammarsdale - Mountain (3:19)
Plantoid - Dog's Life - Dog's Life (3:57)
Yaeji - For Granted - For Granted (2:41)
Seu Jorge - The Life Aquatic Exclusive Studio Sessions - Starman (3:15)
Boygenius - The Parting Glass - The Parting Glass (4:11)
Kathryn Williams - Relations (2019 Remastered) - In A Broken Dream (Remastered) (3:36)
Myrkur - Folkesange - Reiar (3:46)
Laura Cahen - Une Fille - La complainte du soleil (3:11)
Jean-Luc Ponty - Individual Choice (2023 Remastered Version) - Individual Choice (Remastered) (4:56)
Luna Parker - Félin Pour L'Autre - Tes états d'âme Eric (3:30)
Enji - Ulaan [24-96] - Taivshral (3:07)
Chancha Vía Circuito - La Estrella - El pavo real (feat. Meridian Brothers) (3:28)
Bertrand Chamayou - Letter(s) to Erik Satie [24-96] - Gnossiennes: No. 7 (2:25)
Weezer - Weezer (green) - Island In The Sun (3:20)
Negarit Band - Origins (Ethiosonic) - Emahoy (5:44)
Lina - Fado Camões - Desamor (5:51)
Dietrich Fischer-Dieskau, Gerald Moore - Schubert : Lieder - Volume II - Frühlingsglaube D 686 (2:53)
Neil Young - Before and After - On the Way Home (3:14) °
Blonde Redhead - Misery Is a Butterfly - Elephant Woman (4:49)
Toni Harper, Oscar Peterson, Herb Ellis, Ray Brown and Alvin Stoller - Toni (2009) - I Could Write A Book (2:36)
Sunscape - Sunscape - Abyss Bridge (4:47)
Nicole Glover - Strange Lands [24-96] - Hive Queen (5:47)
Coccolite - Extrasystole - CPU 180 degrés (4:16)
Ambrose Akinmusire - Owl Song [24-96] - Owl Song 1 (feat. Bill Frisell & Herlin Riley) (5:52)
The Doors - Live in Bakersfield, August 21, 1970 - The End (16:58) * °

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