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indiana jones
la playlist d'août 2023
Il y eut Les Aventuriers de l’arche perdu : un mercredi d’automne en prépa. Le dernier exercice de math plié au tableau, la colle se termine et on fonce (tu t’en souviens, bien sûr) au ciné à deux pas du lycée – on ne dira jamais assez le bonheur d’être en prépa dans le quartier latin. Depuis quelques semaines, les murs du Métro sont couverts d’affiches qui annoncent un énigmatique Raiders of the Lost Ark. Il faut voir ce film et, cerise sur le gâteau, assister à la première séance du jour de sortie. À la scène du cimeterre et du fouet, la salle comble a spontanément applaudi. Il y eut ensuite Indiana Jones et le Temple maudit. On se trouve alors en weekend à Londres (Remember Bro?) et le film est à l’affiche. On se doit d'aller le voir d’autant qu’il ne sortira en France que 6 mois plus tard ! La VO sans ST fut un défi mais on y était ! Il y eut aussi le 3 (grandiose avec le papa d’Indy) et le 4 (oubliable avec le fiston d’Indy). Et cet été, il y a le 5 ! Alors il fallait encore y être. Excellente surprise : Indy termine son cycle en grande forme et en beauté. Je n’en dirai pas plus pour ne rien divulgâcher. L’esprit du premier film est là avec des allusions aux autres. Un seul mot : allez-y.

”mission_impossible” ”oppenheimer”
C’est une année à blockbusters, alors ne manquez pas non plus le dernier Mission: Impossible et le nouveau Christopher Nolan, Oppenheimer. Tous ces films sont de très longs métrages : plus de 3 heures. La période est à cela. Heureusement on ne s’ennuie jamais. Je n’ai pas vu Barbie… J’entends que c’est peut-être une erreur…

Bob Dylan vient de sortir un disque de reprises de ses chansons que j’écoutais sans conviction quand une plage m’a fait dresser l’oreille. Vérification sur la pochette : The Wicked Messenger, titre inconnu à mon bataillon. Le riff de guitare du refrain est entêtant. La version originale dans le LP John Wesley Harding, écoutée depuis, me semble moins intéressante.

En entendant à la radio Il aura fallu du groupe Haléïs, je suis immédiatement tombé sous le charme. Peut-être me rappelle-t-il quelque part Les Berceaux de Gabriel Fauré ?

« Cigani! Juris!!! » clame Goran Bregović dans son énorme morceau Kalasnjikov. À son concert à Jazz à Vienne 2023, il en a donné la traduction : « Tziganes, Chargez !!! ».

Sinead Deux disparitions ce mois-ci qui me touchent particulièrement : Jane et Sinéad. Le morceau choisi pour Jane est le premier que je me suis mis à fredonner quand j’ai appris la triste nouvelle. Pour Sinéad, je me suis souvenu du choc que j’avais eu après avoir glissé le CD dans le lecteur : So Different en est le 1er titre. Rétrospectivement, quand on lit sa nécrologie, il s’agissait d’une authentique déclaration d’intention.
Jane
Un enregistrement public de Chet Baker en 1979 vient de sortir et son chant et sa trompette sont au top - en 86, au New Morning, il n’était malheureusement plus que l’ombre de lui-même. Ne manquez pas non plus Johnny Hodges, échappé, pour un instant, de l'orchestre de Duke Ellington, à Copenhague quelques 20 ans plus tôt et, en particulier, sa note pédale à la fin du morceau.

”coltrane_dolphy” On a aussi sorti des limbes un concert de John Coltrane de 1961. Encore un, me direz-vous. Mais là il joue avec Eric Dolphy !! le flûtiste/saxophoniste le plus décoiffant de l’histoire du jazz. Il suffit qu’il apparaisse sur un morceau pour qu’aux premières notes jouées le morceau soit transfiguré. Il a fait une tournée avec Charles Mingus en 1964 en Europe et il y est incroyable – du coup je vous mettrai ça le mois prochain. Je vous propose Africa Brass dont je lis que c’est la seule version live qui existe. En réécoutant le morceau pour écrire ce texte, si tous les musiciens sont superbes, Elvin Jones à la batterie est exceptionnel.

Blur et l'album qu’on n’attendait plus après leurs deux daubes précédentes. Ils reviennent en très grande forme et ce disque tourne littéralement en boucle chez moi. Un premier extrait ce mois-ci mais n’hésitez surtout pas à écouter l’ensemble. Il y a tout ce qu’on aime chez eux : le chant de Damon, les riffs de Coxon et toutes ces autres choses.
Le temps de l'été
L’été c’est lecture. Ne me demandez pas pourquoi mais, depuis que je sais lire, la période m’est propice.

Côté BD, un album sur la recherche de l’hypothétique session enregistrée par Miles Davis ET Prince (Nous n'irons pas à Paisley Park par Kotlarek et Jef). Dans le programme, le seul morceau connu dans lequel Miles joue de la trompette sur un morceau de Prince, le bien nommé Can I Play with U? À noter aussi le dernier Thorgal qui est magnifique (Adieu Aaricia par Robin Recht).

”don_winslow” Côté livre, je fais des infidélités aux Mémoires d’outre-tombe et vous livre en vrac mes préférés de ces derniers mois : La Griffe du chien de Don Winslow. Nicolas Demorand au cours de sa chronique quotidienne 80 secondes sur France Inter l’a mentionné plusieurs fois. cela a fini par susciter ma curiosité. Il s'agit d'un polar très noir, sans répit et assez violent sur le trafic de drogue entre le Mexique et les Etats-Unis dans la veine du Dalhia noir ou de Mystic River. La dernière des 827 pages refermée, je me suis rendu compte que Art, Adan et Raùl me hanteront longtemps.

Une série sur des prix Nobel récents avec La Place d’Annie Ernaux, Olga Tokarczuk et son Sur les ossements des morts, Abdulrazak Gurnah et Paradis et L’homme est un grand faisan sur terre de Herta Müller. Tous ces romans sont relativement courts. Les enchaîner permet d’appréhender l’incroyable diversité de style et d'écriture dans la littérature : ainsi si Annie Ernaux et Herta Müller écrivent de manière concise et neutre, la première c'est en vue d’une description clinique de la réalité, la seconde fait naître des images autant crues que poétiques et fantastiques. Le roman d’Olga Tokarczuk est le premier roman intrinsèquement écologiste que je lis. Quant à Paradis, c’est un roman d’apprentissage au sein du monde swahili à l’est de l’Afrique. Si les situations vécues par le personnage principal sont pénibles, le climat de la Tanzanie qui transparaît dans la narration rassérène après la lecture des 3 autres romans situés dans une Europe plutôt froide et humide.

Cet aparté rappellera sans doute à plusieurs d’entre vous nos échanges de titres de livres lus et appréciés à la fin des dîners. On a le droit de me signaler aussi des titres.
”ernaux” ”ossements” ”paradis” ”herta”
Jouez hautbois, résonnez musettes

Hugo est arrivé parmi nous le 10 juin pour le plus grand bonheur de ses parents, grands-parents et arrières grands-parents. ”hugo3” Je ne pouvais faire moins que de fouiller les archives de l’internet musical pour en extraire les chansons éponymes. Une première sélection est proposée dans ce programme. Nul doute qu’il y en aura d’autres.

La playlist est sur Audio Station, Qobuz et Spotify. Il suffit de cliquer sur les icônes :

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Bonne écoute
Philippe


(Les morceaux manquants sont marqués ci-dessous : * pour Qobuz et ° pour Spotify)

Sinéad O'Connor - I Do Not Want What I Haven't Got - Feel So Different (6:48)
John Williams - Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull (Original Motion Picture Soundtrack) - Raiders March (5:05)
Saodaj' - Laz - Koman (4:09)
David Gubitsch - Prométhée (Bande originale de la série télévisée) - Hugo (0:57)
ANOHNI - My Back Was A Bridge For You To Cross [24-44] - It Must Change (4:55)
Vusi Mahlasela - Vusi Mahlasela - Greatest Hits - Basimanyana (3:16)
Oldelaf et Monsieur D - L'Album de la maturité - Le café (2:35)
Bob Dylan - Shadow Kingdom [24-96] - The Wicked Messenger (2:56)
Jacinthe - Hugo - Hugo (Original Mix) (3:43)
Haléïs - Haléïs - Il aura fallu (5:52) * °
Prince - Sign O' The Times (Super Deluxe) - Can I Play With U? (feat. Miles Davis) (2020 Remaster) (6:39)
Chet Baker - Blue Room: The 1979 Vara Studio Sessions in Holland - Oh, You Crazy Moon (10:04)
Les mots de la bouche - Les mots de la bouche - Hugo (4:25) *
Jane Birkin - Di Doo Dah - Di doo dah (3:33)
The Tellers - Hands Full of Ink - Hugo (2:39)
Tom Waits - Rain Dogs - Singapore (2:45)
Chico Buarque - O Malandro - Samba E Amor (3:16)
Ludwig Goransson - Oppenheimer (Original Motion Picture Soundtrack) - American Prometheus (2:37)
Paquito D'Rivera - Habanera (The Enja Heritage Collection, 2018) - Habanera (2:45) *
Johnny Hodges Septet - In Concert (Copenhagen 17 March 1961) - Sophisticated Lady (4:13)
Blur - The Ballad of Darren (Deluxe Edition) [24-44] - The Narcissist (4:05)
Goran Bregović - Ederlezi - Kalasnjikov (4:50)
Cabo Verde Mix - Cabo Verde Mix 4 - Hugo (2:47) *
Alexis HK - Les Affranchis - La maison Ronchonchon (2:53)
John Coltrane - Evenings At The Village Gate: John Coltrane with Eric Dolphy (August 1961) - Africa (Live) (22:26)
Lorne Balfe - Mission: Impossible - Dead Reckoning Part One (Music from the Motion Picture) - Curtain Call (1:01)