Déconfinement, Semaine 1

Ça y est on est déconfiné ! En fait, ça n’a pas changé grand chose si ce n’est que, pour sortir, je n’édite plus d’attestation. Peut-être cependant un sentiment subtil de légèreté retrouvée.

Vous n’échapperez pas à un hommage à Little Richard. Sans lui et, peut-être, sans ce Tutti Frutti, la face du rock aurait été changée ! Après un refrain comme "whop bop-a-lu whop bam boo", tout devient possible.

Depuis le week-end dernier, la série The Eddy est disponible sur Netflix. Le thème est alléchant : un film noir dans un club de jazz à Paris ; le réalisateur aussi : Damien Chazelle (Whiplash, La La Land, First Man). Le Paris qui est filmé est celui du 20^e arrondissement et des communes limitrophes de la banlieue. Cette sortie des sentiers battus est la bienvenue. La virevolte des langues parlées (anglais, français, arabe, polonais, russe…) résume bien l’époque et le lieu. Malheureusement, le scénario éculé manque d’intérêt. Il ne sert finalement que de prétexte à relier les scènes de musiques et celles de la vie des protagonistes entre elles. Dommage ! Enfin il reste la musique, superbe, toute enregistrée live. Le sommet de la série est d’ailleurs pour moi le bœuf improvisé du 3^e épisode (pas de divulgachage). Pour le club de jazz, (re-)visionnez plutôt le Tavernier de Autour de Minuit et pour la série musicale mêlant admirablement musique, lieu et scénario choisissez Treme (ça fait au moins la troisième fois que j’en parle et vous ne l’avez toujours pas vue !)

C’était l’anniversaire de Keith Jarrett le 8 mai. Pour ces 75 ans un petit inédit a été mis en ligne. Je suis aussi fan de Pharoah Sanders ; un concert à la maison de la radio de 1975 vient de sortir et je vous en fais partager un extrait.

Il y a des morceaux entendus à la radio cette semaine : Michelle Shocked (du coup j’ai ressorti son CD plein de poussière) Chicago et Tame Impala (disque du début). La découverte c’est Clara Izié. Ecoutez cette jeune chanteuse au timbre inouï qui installe en quelques mesures un univers extrêmement personnel. J’ai choisi les fées magnétiques mais tout son mini-album vaut la peine d’y jeter une oreille.

Après les gros volumes, je me suis lancé dans la lecture de romans courts de moins de 150 pages et je suis tombé sur une merveille (je pèse mes mots). Il y a 2-3 ans, j’avais échangé avec notre précédente femme de ménage, ex-professeur de français en Biélorussie, et la conversation avait roulé sur les romans russes. Je lui avais finalement demandé quel était son auteur préféré et elle m’avait répondu : « Kouprine ». « Kouprine !? », avais-je simplement dit, désarçonné qu’elle n’ait pas cité Gogol, Pouchkine, Dostoievski ou tant d’autres pour mentionner un inconnu. « – Commencez avec Le Bracelet de grenats ». Intrigué et en même temps confiant sur ses goûts, j’avais acheté le petit livre mais l’avait laissé depuis dormir dans la bibliothèque. Quelle découverte ! On retrouve toute la Russie, Tchekhov inclus, dans ces 70 pages. Et la fin… La fin ! Le fait qu’il y ait la musique de Beethoven en toile de fond n’est sans doute pas étranger à mon enthousiasme. La maison ne reculant devant aucun sacrifice suivez le lien et vous aurez le texte dans la traduction que j’ai lue.

PS : Dommage, ni le titre de Michelle Shocked ni celui de Tame Impala ne sont sur Deezer ou Spotify.