Confinement, Jour 55

Non ce ne sont pas les Stray Cats qui démarrent ce programme. Il s’agit d’un groupe plus récent né en Allemagne qui déménage bien : The Hillbilly Moon Explosion. « Explosion » est bien trouvé non ?

Cette semaine, une cohorte de nouveautés qui fera pencher la playlist vers le classique avec un remarquable florilège de chansons française sur le thème de la nuit ; entre autres ce La lune blanche : texte Paul Verlaine, musique Gabriel Fauré, chant Véronique Gens. Que demander de plus ?

Sur le versant baroque, le duo génial Jean Rondeau-Thomas Dunford, découvert il y a quelques temps lors d’un concert sur France Musique, sort enfin son disque. Je vous mets le tube de François Couperin : les baricades mistérïeuses (sic) et Giovanni Antonini à la flûte sur des concertos de Vivaldi : quelle élégance, quelle virtuosité sur cette Tempête de mer. Question : un chouia trop vif (cf. Frans Brüggen), non ?

Côté jazz, j’apprécie en ce moment le disque de Matthieu Saglio et en particulier la guitare de Nguyen Lê sur ce morceau intitulé Caravelle. Côté rock, un premier extrait du nouveau disque de Other Lives.

Un petit mot sur la photo qui introduit ce numéro. Mon logiciel de lecture de musique va chercher des photos sur internet pour illustrer ce que j’écoute. Sur l'album Django Reinhardt avec Coleman Hawkins s’affiche soudain la photo ci-dessus. Je suis immédiatement fasciné par la scène : soudainement ravi par ce que la chanteuse est en train de chanter, Django a le sourire aux lèvres et le geste impérieux qui s’adresse à la clarinette pour qu’il arrête de jouer et laisse le champ (chant !) libre à la jeune femme. A l’arrière, la batterie et la contrebasse sont à fond dans le morceau, la seconde guitare peut-être un peu moins. Mais d’où vient cette photo ? Django avec une chanteuse !? Google est mon ami. Après quelques requêtes infructueuses, je tape « Django et clarinette » : alléluia ! Tout y est : la photo, le personnel (Hubert Rostaing à la clarinette, Josette Daydé au chant), la date de la session (1^er Octobre 1940) et LE morceau (il n’y en a qu’un avec du chant sur les 5 enregistrés ce jour-là) : Coucou. Pour la petite histoire, c’est au cours de cette session qu’a été enregistrée la première version de Nuage.

Des nouvelles aussi de Georgy qui a mis sur YouTube une poignée de reprises de Police. Allez y jeter un œil et une oreille ; cela vaut la peine surtout si vous voulez vous mettre à la basse ou à la guitare : c’est aussi un excellent tuto !

La séquence hommage se poursuit malheureusement encore cette semaine avec le chanteur Kabyle Idir et sa très jolie chanson A Vava Inouva, Tony Allen qui a eu plusieurs vies toutes plus intéressantes les unes que les autres (notamment Fela Kuti dans les années 70 et Damon Albarn depuis 15 ans). Ce n’est pas le morceau le plus représentatif de son œuvre que j’ai choisi ; simplement celui par lequel je suis entré dans son monde.

Enfin il y a Florian Schneider, un des membres du duo Kraftwerk. Pour préparer ce programme, je réécoutais des morceaux du groupe et sur l’un d’entre eux, Anne me dit : « quand j’ai entendu ce morceau pour la première fois, j’étais au Prisunic en train de choisir une trousse qui irait bien avec mon nouvel attaché-case (c’était la mode à l’époque) bleu des mers du sud. » Voici Radioactivity !

Le confinement se termine dans 2 jours. C’est aussi la fin de cette chronique du confinement. Ces jours passés à la maison m’auront au moins permis de ranger ma cave à vins, mes disques vinyles et de me remettre à lire de gros romans en les terminant chacun en une grosse semaine.

J’ai cependant bien envie de retracer aussi le déconfinement. Qu’en pensez-vous ? Dites-le-moi et n’hésitez pas à faire des suggestions.

PS : Sur Deezer et Spotify le disque de Thomas Dunford-Jean Rondeau n’est pas proposé en intégral, j’ai mis un autre morceau de Couperin.