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Confinement, Jour 41
Cette semaine, un petit focus sur les heureuses initiatives d’artistes en temps de confinement. On a M pour ses concerts virtuels à partir de sa cuisine, Thomas Dutronc qui nous donne des leçons de guitare quotidiennes : bon, il faut être déjà d’un niveau très correct et les descriptions de ses accords ne sont pas très explicites mais on passe de bons moments. J’ai vu aussi Jean-Louis Aubert en direct et aussi la jeune chanteuse Pomme (cf. une playlist récente) ; mais, dans les deux cas, le son de la guitare ne passait pas sur Skype ou équivalent. On avait un son haché sous une voix fluide… Cela m’a quelque part rassuré : dans le cadre de notre association des Lézards, on avait essayé de jouer ensemble via Skype et WhatsApp et on avait tristement constaté la même chose… Que M et Thomas Dutronc parviennent à surmonter le problème démontre sans doute qu’il faut un travail préalable du son. Mais lequel ? A suivre… Pour ce programme, les titres de ses musiciens ont été sélectionnés parce qu’ils m’ont semblé en ligne avec la situation actuelle.

Dans la même veine, ne manquez pas non plus la nouvelle vidéo de Neil Young Shut it down et aussi cet album unique injustement oublié : Julien Baer et son Le Monde s’écroule (« L’Apocalypse, mais avec un mojito ! » comme a dit Rebecca Manzoni sur France Inter.)

La réponse au jeu musical à plusieurs via le téléphone fut sans doute donnée par les Rolling Stones dans leur prestation pour la série de concerts virtuels One World: Together at Home : Charlie Watts faisait de l’ « air drums » et Keith jouait une note sur quinze ! Si vous n’avez pas vu la vidéo, ne la manquez pas, elle est ici :


On trouvera aujourd’hui aussi the HU, groupe mongol qui a quand même 40 millions de vues sur YouTube, Motrik qui m’a fait penser à un Pink Floyd (Dark Side) du XXIe siècle, Rose Murphy et son téléphone et un titre moins connu de Christophe (le grand couteau).

Sans transformer cette chronique en carnet de décès, on finira avec des morceaux en hommage à Kenneth Gilbert : mort suite à une longue maladie, claveciniste spécialiste des compositeurs français, ici Rameau avec le « tube » Les Sauvages) ; Jacques Pellen : guitariste émérite jouant un jazz, notamment avec Ricardo del Fra et Paolo Fresu, mâtiné de musique bretonne ; enfin un géant du saxophone alto : Lee Konitz qui a traversé le jazz depuis les sessions de The Birth of Cool jusqu’à nos jours. Il avait une prédilection pour le jeu en duo. Pour choisir un morceau, un disque s’est imposé d’emblée : Cela fait presque trente ans que son Toot Sweet en duo avec Michel Petrucciani tourne régulièrement sur ma platine.

La playlist est sur Audio Station, Deezer et Spotify. Il suffit de cliquer sur les icônes :

DS Audio
Qobuz
Spotify

Bonne écoute et un grand merci pour vos suggestions et vos idées
Philippe


The HU - The Gereg - Yuve Yuve Yu (4:42)
Pomme - quarantine phone sessions - weird (1:32)
Rose Murphy - L'Histoire Du Jazz Vocal 1941-53 - Busy Line (2:46)
Motrik - Safety Copy - Impossible / OK (5:27)
Neil Young With Crazy Horse - Colorado - Shut It Down (3:44)
Julien Baer - Julien Baer (2009) - Le Monde S'Ecroule (3:44)
M - Je dis aime - Monde virtuel (3:08)
Thomas Dutronc - Silence On Tourne, On Tourne En Rond - On Ne Sait Plus S'Ennuyer (3:46)
Téléphone - Anna - Flipper (6:04)
Lee Konitz / Michel Petrucciani - Toot Sweet - I Hear A Rhapsody (4:43)
Christophe - Le Beau Bizarre (2013) - Le grand couteau (2:12)
Kenneth Gilbert - Rameau: Les Indes Galantes - Transcriptions originales pour clavecin - Les Sauvages, ou Danse du grand Calumet de la Paix (2:01)
Jacques Pellen - Ephemera - Tremen (5:39)